Si aujourd’hui les productions et la documentation de mes parents, André Ravéreau et Manuelle Roche, ont été acquises pour partie par le centre Pompidou et pour l’essentiel par le Centre de Conservation et de Ressources (CCR) du Mucem, c’est pour leur esthétique, accompagnée de leur intérêt historique, ethnologique ou théorique.

Respect et admiration vis-à-vis de l’architecture, de l’artisanat et des musiques populaires, analyse de différentes régions du monde à différentes époques afin de mieux s’inspirer de leurs réalisations, sans les copier, dans le but d’apporter un maximum de confort, de beauté, de lumière et de joie aux plus humbles comme aux nantis, de mieux comprendre ce qui nous constitue, voici les valeurs qu’ils ont voulu transmettre, et qui ont rendu leur approche si qualitative.

Pendant les cinq années ou l’Association Les Amis D’André Ravéreau (ALADAR) a accompagné André jusqu’à ses quatre vingt dix huit ans, un inventaire a été réalisé par l’association de tous les dessins, textes et de toute la documentation qu’il avait collectée et qu’il fallait éviter de nommer archives, car cette appellation était bien éloignée de l’usage pédagogique intensif qu’il faisait encore de la matière accumulée durant toute sa vie.

Mes parents sont considérés comme des artistes, mais ni André, ni Manuelle, n’ont vendu un dessin ou une photographie en soi, sauf exception. Ces médias servaient essentiellement à illustrer des textes et des réflexions, notamment dans des publications de livres. André montrait uniquement ses dessins démonstratifs et Manuelle donnait ses photos en remerciement de services rendus, de l’hospitalité dont on l’avait gratifiée, ou tout simplement parce que la personne concernée lui était sympathique.

C’est seulement grâce au soutien et au travail d’inventaire d’ALADAR que j’ai découvert après le décès de mes parents beaucoup de merveilleux dessins très personnels réalisés par André et Manuelle, enfouis sous des amoncellements de cartons. Ces derniers ont été donnés au CCR du Mucem qui en a scanné une très grande partie. Une publication de ceux d’André est envisagée.

Ils nous ont légué une somme incroyable de documents qu’il me semble ainsi qu’à tous ceux qui les ont appréciés, important de continuer à partager. Nous espérons que ce site internet participera à cet objectif, notamment par le biais de futurs articles dans lesquels nous détaillerons régulièrement leurs différents univers et les travaux en cours de diffusion.

Maya Ravéreau, le 9 juillet 2024.